Ces hommes et femmes ont un cœur grand comme le ciel. Ils pensent d’abord aux autres et leur ego n’a aucune importance. Ils ont tous un point en commun : le sens des valeurs et de l’engagement. Portrait de quatre personnalités inspirantes et attachantes.

Par
Annie Bourque

Louis-Éric Lauzon en compagnie de son ami Antoine Loranger, décédé à 24 ans de la leucémie.
Crédit : courtoisie

Les journées où ça va mal :
Louis-Éric Lauzon revoit Antoine sur son lit d’hôpital. « Je me dis… il y a d’autres choses de pire. »  

Être mobilisateur, c’est
« trouver d’autres personnes qui vont pousser dans la bonne direction. »

L’engagement pour moi…
« C’est une action qui dure plus qu’une journée ou une semaine. C’est un objectif qu’on garde toujours en tête. »

 

Pour en savoir plus :

> Défi-ski des 24 h de Tremblant

> MicroAge

Louis-Éric Lauzon de MicroAge
Coup de cœur de la Relève en affaires

Du haut de la montagne à Mont-Tremblant, Louis-Éric Lauzon ressent le froid qui lui perce les os. Il est 2 heures du matin et le thermomètre affiche – 25 °C.

« Ma prochaine descente est pour toi, Antoine », se dit-il en s’élançant sur la longue piste.

Antoine Loranger est son meilleur ami d’enfance. « Un surdoué, un premier de classe, le meilleur espoir dans l’équipe de golf du Québec », énumère Louis-Éric Lauzon, en entrevue au MAG.

Lors d’un voyage en Floride, en décembre 2010, son ami ressent une fatigue inhabituelle. Peu de temps après son retour au Québec, un médecin lui annonce un diagnostic implacable, un mot impensable : la leucémie.

Ses parents travaillent tous les deux en médecine. Antoine a reçu les meilleurs traitements, mais le cancer a eu le dessus. Il est malheureusement décédé à 24 ans.

 

Fonds Antoine Loranger

Depuis cinq ans, Louis-Éric Lauzon participe au Défi-ski des 24 h de Tremblant qui a lieu en décembre. L’événement aide à soutenir la recherche pour la leucémie afin qu’un jour, tous les Antoine de ce monde puissent vaincre cette maladie. Plus de 300 000 $ a été recueilli jusqu’à maintenant.

À chaque année, le jeune homme de 28 ans organise une montagne d’activités de financement, comme un tournoi de golf et des soupers thématiques.

Tous les dons sont versés au Fonds Antoine Loranger qui est administré par la Fondation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. L’hôpital où a été traité Antoine fait partie des plus grands centres de thérapie cellulaire et de médecine régénératrice au monde.

Sur le plan professionnel, Louis-Éric Lauzon s’occupe du développement des affaires de MicroAge, une entreprise lavalloise de 70 employés, spécialisée en solutions informatiques. Son défi ? Propulser cette compagnie pancanadienne sur l’échiquier des affaires afin de faire croître les PME au même rythme que les technologies.

 

Sacrifices et engagement

Louis-Éric Lauzon reconnaît que l’engagement avec un grand E demande du temps et des sacrifices. « Il faut toujours garder en tête son objectif et, surtout, trouver les bonnes personnes afin de pousser avec toi dans la même direction. »

Aujourd’hui, il compte une douzaine de jeunes comme lui qui l’aident dans sa cause. « Avant, nous étions les meilleurs amis, mais maintenant, nous sommes devenus une famille. On a du plaisir ensemble. »

Certaines journées, avoue-t-il, sont plus difficiles que d’autres. « Il faut cogner à la porte de 50 commanditaires pour en trouver un. »

Sa détermination, son côté mobilisateur et rassembleur ont subjugué les membres du jury qui lui ont remis, en juin dernier, la première Bourse Coup de Cœur de la Relève d’affaires de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL).

Altruiste, Louis-Éric Lauzon a doublé le montant de la bourse de 500 $ reçue en remettant 1 000 $ au Fonds Antoine-Loranger.

Leila Aksiman, présidente de L.A. Qualité Conseil
Les voies du cœur

Ses yeux rieurs, sa personnalité attachante et chaleureuse lui permettent de tisser des liens facilement avec les gens. À 32 ans, Leila Aksiman se dévoue pour trois causes différentes qui lui tiennent particulièrement à cœur.

« L’engagement, c’est d’abord vis-à-vis de soi-même et pour le bien commun », explique l’ingénieure de formation.

Puis, à haute voix, elle décortique le mot. « C’est aussi un geste volontaire. Il faut croire en une cause ou un but et avoir confiance en son aboutissement », ajoute la présidente de L.A. Qualité Conseil, une firme qui offre depuis 2015 des services de consultation et formation pour les entreprises en transformation alimentaire optant pour le virage Qualité.

Auparavant, durant une dizaine d’années, la jeune femme a développé son expertise au sein de multinationales et PME œuvrant dans les domaines pharmaceutique et alimentaire.

 

Comité Start-up

À la CCIL, Leila Aksiman préside le comité Start-up. Ces nouvelles entreprises vivent des enjeux cruciaux qui méritent d’être connus. « C’est notre rôle de faire connaître leur réalité et d’être en quelque sorte leur porte-parole. »

Leila Aksiman rassemble ces jeunes entrepreneurs en leur faisant connaître les ressources de la CCIL. « Il faut développer notre sentiment d’appartenance envers la Chambre », croit-elle. D’ailleurs, #ma_Startup_ma_VOIX est l’événement phare de l’année pour la communauté Start-up. Le 12 octobre prochain, la communauté se réunira pour parler de ses enjeux et de ses besoins et pour réfléchir à des solutions.

 

Maladies du cœur

Leila Aksiman agit aussi comme une des ambassadrices de l’événement Robe rouge Laval qui recueille des fonds pour la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. « Tout le monde a un cœur et on oublie d’en prendre soin. En tant que femme et maman de deux enfants âgés de 4 et 6 ans, j’ai pris conscience de l’importance de poser des gestes pour être en bonne santé. »

Membre du comité de gestion du RFAQ (Réseau des femmes d’affaires du Québec) – Région de Laval, Leila Aksiman est aussi responsable du développement interrégional. « Je crois qu’il faut encore plus de femmes dans le monde des affaires qui apportent leur vision. C’est possible d’être maman et entrepreneure, puis de réussir la combinaison des deux rôles. »

Leila Aksiman trouve également du temps afin de s’investir dans le comité parent de la garderie de ses enfants et, à l’occasion, dans les activités scolaires. « Même si je ne m’implique qu’une heure, je sais que cela peut avoir un impact. »

À chaque fois qu’elle donne du temps dans une organisation, Leila Aksiman en ressent une grande satisfaction. Un sentiment similaire à l’accomplissement de soi. « C’est important que je tienne mes engagements. Si j’en choisis plusieurs, c’est que je sais que j’ai la capacité de les faire. Cela implique d’apprendre à dire non. »

 

Priorités

Comment réussit-elle à concilier ses engagements avec sa vie professionnelle et sa vie de famille ? « Mes valeurs et objectifs me guident. La famille est ma priorité et ma fierté. Cela demande de l’organisation. J’y arrive grâce à l’aide de mon mari et de mon entourage. »

La politique l’intéresse-t-elle ? « J’ai été approchée à quelques reprises et je préfère être à l’extérieur de l’arène politique. Avant tout, je suis une fille de vision et de projets. »

Leila Aksiman, photographiée en compagnie de ses deux enfants, Adam, 4 ans, et Kamil, 6 ans, lors de la Course des pompiers de Laval en juin dernier.
Crédit photo : Racine Imagine

Sa phrase fétiche :
« S’assumer, cela veut dire : apprendre le véritable sens de l’amour sans attendre de retour. »

Dans les moments où tout va mal :
« Je prends une bonne respiration et je réalise ma richesse : ma santé, ma famille. J’ai toutes mes capacités et, oui, je peux gérer ce stress. »

 

Pour en savoir plus :

> L.A. Qualité Conseil

Guy Garand, photographié lors d’une expédition en canot sur la rivière Moisie, située au nord de Sept-Îles.
Crédit : courtoisie

Son leitmotiv :
« On peut travailler ensemble à faire avancer des projets. »

Qui l’inspire?
Un ancien professeur, Gérald Lemire, lui a communiqué sa passion du plein air. « Il m’a donné confiance en moi. »

Il admire :
Mylène Paquette, la navigatrice, qui a traversé l’Atlantique du Nord à la rame en solitaire. « Un patient, à l’hôpital où elle travaillait, lui a dit un jour : vas au bout de tes rêves! »

 

Pour en savoir plus :

> Conseil régional de l’environnement de Laval

Guy Garand, directeur général du Conseil régional de l’environnement de Laval
Une question d’influence

En 2013, Guy Garand a osé s’engager en politique municipale. « J’ai posé ma face sur les poteaux de Laval », raconte-t-il avec humour et un zeste d’ironie.

Le directeur général du Conseil régional de l’environnement de Laval ne regrette nullement son expérience. Durant quelques semaines, il a défendu son cheval de bataille : la protection des terres agricoles qui compte 30 % du territoire lavallois. « J’ai pu expliquer aux gens qu’il faut protéger ce garde-manger situé tout juste derrière notre maison », illustre-t-il.

Quatre ans plus tard, Guy Garand a compris une chose essentielle. La politique, pour lui, c’est fini. « L’engagement, pour moi, c’est de faire partager mes connaissances et d’être capable d’influencer les autres. »

Ce grand sportif privilégie la bicyclette comme moyen de transport. Trois matins par semaine, en moyenne, il se rend en vélo à son travail. Un parcours de 32 km, aller-retour.

L’homme de 62 ans croit fermement en l’adage « Un esprit sain dans un corps sain ».  D’une forme quasi bionique, le Lavallois pratique, l’été, le vélo, le canot et l’alpinisme. L’hiver, il s’adonne au ski de fond et à la raquette. « Je vais chercher mes médicaments dans la nature », blague-t-il.  

Au moment de l’entrevue, il revenait d’un week-end où il a sillonné en canot la rivière Batiscan, située en Mauricie. Il a traversé un endroit surnommé Les portes de l’enfer. « Non, vous ne pouvez pas y aller », m’avertit-il, « c’est pour experts seulement. »

 

La force de la nature

Cet entraînement dans la nature lui permet d’atteindre différents objectifs au sein de sa vie personnelle et professionnelle. « Dans la nature, on apprend la détermination, la persévérance et la ténacité, bref à ne pas se décourager. »

Le directeur général du Conseil régional de l’environnement de Laval est aussi membre du Comité durable à la CCIL. Son apport à la société est concret. Il a travaillé, par exemple, à l’acquisition de l’archipel du Mitan, créant ainsi une réserve naturelle dans un milieu privé de 69 hectares.

La liste de ses réalisations et engagements se prolonge sur 7 pages dans son CV. Guy Garand a géré de multiples projets, dont Ici on recycle !, la campagne Défi Climat ou les Rendez-vous de l’énergie.

« Je crois en ce que je fais et je veux qu’on avance. Moi, je n’aime pas qu’on me mette des bâtons dans les roues ou qu’on me dise non », conclut-il.

Jean-Philippe Cormier, président de la Relève d’affaires à la CCIL
Créer un milieu d’affaires inspirant et prospère

L’engagement prend plusieurs formes pour Jean-Philippe Cormier, président de la Relève d’affaires à la CCIL.

« Pour moi, le sens de l’engagement est une décision volontaire de participer à une cause correspondant à mes valeurs », raconte ce conseiller financier et associé au cabinet de services financiers SAFJ.

À 26 ans, cet entrepreneur dans l’âme a déjà fondé deux compagnies, dont l’une dans le domaine de l’automobile et l’autre dans le commerce électronique. « Cela m’a permis de bien comprendre les rouages de la création d’entreprise et les réels besoins d’un entrepreneur. »

Déjà, son travail de conseiller professionnel et associé dans un cabinet de services financiers lui permet de s’investir pour le bénéfice des jeunes entrepreneurs.

 

Bourse Coup de Cœur

L’an dernier, Jean-Philippe Cormier et les membres de l’équipe de la Relève d’affaires à la CCIL ont lancé un projet emballant : la création de la Bourse Coup de Cœur. Le but ?  Récompenser l’entrepreneur ou professionnel, en début de carrière, qui s’est démarqué par son implication sociale ou communautaire. Ce prix de 500 $ a été remis en juin dernier à Louis-Éric Lauzon (voir autre texte ci-joint).

« À partir d’une idée, nous avons travaillé avec le même objectif dans un esprit d’entraide et de collaboration », remarque-t-il.

Déjà, Jean-Philippe Cormier entrevoit la 2e édition en juin 2018. La valeur de la bourse augmentera à 1 000 $, a-t-on appris.

 

Un Laval prospère

L’engagement, selon lui, permet la réalisation de soi, mais aussi l’atteinte de réalisations collectives. « Laval est la 3e plus grande ville en importance au Québec. J’espère qu’on puisse attirer de nouvelles entreprises et créer ici-même un milieu d’affaires enrichissant, innovant et prospère. »

Jean-Philippe Cormier (à droite) avec Alexandre Jalbert (à gauche) lors de l’assemblée générale annuelle 2016.
Crédit : Clair Obscur Multimédia

Son conseil aux jeunes :
« Travaillez fort, soyez persévérants et, surtout, ne vous découragez jamais. »

Ce qu’il a appris :
« L’art de la réussite consiste à s’entourer des meilleurs », a déjà dit John F. Kennedy, célèbre président des États-Unis.
 

En pleine tempête… 
« Je trouve important de visualiser et je me dis : le meilleur est à venir… »

 

Pour en savoir plus :

> SAFJ Cabinet de services financiers