Par Esther Bégin

Dans le cadre de la présente campagne électorale municipale, le MAG s’est entretenu avec les chefs des 5 partis politiques officiellement enregistrés auprès du Directeur général des élections du Québec. Le but : discuter sur la vision et le programme économiques des 5 candidats qui s’affrontent pour être élu maire de Laval le 5 novembre prochain.

Il s’agit de :

Sonia Baudelot, chef Avenir Laval

Mère d’un garçon et d’une fille. Directrice de vol chez Air Transat. Elle s’est présentée comme candidate au poste de conseillère indépendante en 2013. Native de L’Abord-à-Plouffe (Chomedey)

Marc Demers, Chef du Mouvement Lavallois – Équipe Marc Demers.

Père de 3 enfants. Policier à la retraite. Il fut élu maire de Laval en 2013. Habite Laval depuis 1967 (quartier Fabreville).

Jean-Claude Gobé, Action Laval-Équipe Jean-Claude Gobé

Père de 3 enfants. Ancien député provincial. Il est chef de l’opposition officielle à Laval depuis 2013. Résident de Laval depuis l’an 2000.

Alain Lecompte, chef de l’ Alliance des conseillers autonomes-Équipe Alain Lecompte et Cynthia Leblanc

Préposé aux bénéficiaires. Il fut d’abord élu conseillé sous le mouvement Lavallois de Marc Demers en 2013. Habite Laval depuis 2003 (dans le quartier Vieux-Ste-Rose).

Nicolas Lemire, candidat indépendant à la mairie de Laval 

Nicolas Lemire est étudiant en physique à l’Université de Montréal. Il exerce aussi un emploi de superviseur à la boutique Lego du Carrefour Laval. Âgé de 21 ans, il habite le quartier Saint-François depuis sa naissance.

Michel Trottier, chef Parti Laval-Équipe Michel Trottier

Père de 4 enfants. Directeur d’école primaire à la retraite. Il fut élu conseillé indépendant en 2013. Habite Laval depuis 30 ans (dans le quartier Champ Fleury à Ste-Rose).

1) Le développement économique, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Sonia Baudelot : Cela veut dire rendre Laval attrayante, faire en sorte qu’on parle d’elle partout, qu’on sache où elle est située. Prenez Melbourne en Australie, tout le monde connaît son côté attirant, branché… Le développement économique, c’est attirer des investisseurs, faire rouler l’économie. C’est faire d’une ville un pôle d’attraction où on a envie d’aller vivre et travailler.

Marc Demers : Le développement économique, c’est le cœur même du développement d’une ville. La qualité de vie, l’environnement, le transport, l’accès à l’éducation, aux soins de santé… Sans une économie forte, une communauté n’a pas les moyens de s’offrir tous ces services. Cela fait foi de tout.

Jean-Claude Gobé : Cela signifie des entreprises qui s’établissent sur le territoire, font travailler des gens, amènent des revenus à la Ville. Ce sont aussi des commerces de proximité qui offrent des services et des biens à la population. C’est tout le développement de la production, de la recherche, de l’innovation…

Alain Lecompte : C’est ce qui fait rayonner Laval, la rend dynamique. Plus les entreprises font de l’argent, plus elles embauchent, plus il y a des consommateurs qui dépensent dans les commerces. C’est une roue qui tourne. Laval a aussi la chance de pouvoir compter sur des secteurs variés pour se développer : le manufacturier, les services, l’économie sociale…

Nicolas Lemire : Cela signifie une multitude de choses. Surtout dans une ville jeune et en pleine croissance comme Laval. Ça passe par la croissance de la population, le développement des infrastructures, l’urbanisme, la protection de l’environnement. Il faut aussi une collaboration entre la ville, les promoteurs, les organismes communautaires… pour assurer le développement économique.

Michel Trottier : Cela veut dire créer de la richesse. Au-delà de la création d’emploi et d’entreprises, il y a aussi tout ce qui est autour : la mobilité, le logement, l’accessibilité aux infrastructures… Le développement économique, c’est la mise en place d’un environnement favorable pour les investisseurs.

2) Laval, une des villes les plus entrepreneuriales au Canada, accueille sur son territoire quelque 600 entreprises manufacturières, regroupées dans 12 parcs industriels. De quelle façon comptez-vous accompagner ces entreprises pour assurer leur développement économique ?

Sonia Baudelot : Ma première idée, c’est de leur donner des crédits pour les taxes d’affaires. Une bonne façon d’attirer les entreprises chez nous, puis de les aider à grandir, embaucher, se développer… Il faut aussi les soutenir dans leurs efforts pour exporter à l’international. J’aimerais également mettre sur pied une table de concertation pour mieux coordonner les efforts de la Ville avec l’industrie. Je viens du milieu communautaire. C’est plus facile quand on est assis face à face pour parler des enjeux. Enfin, il faut couper dans la bureaucratie : simplifier l’obtention de permis, réduire les formulaires à remplir, les délais… Attendre un an pour obtenir une autorisation, en 2017, c’est inacceptable !

Marc Demers : Il faut d’abord offrir à nos entrepreneurs l’appui d’une équipe économique forte afin de leur faciliter l’accès aux ressources disponibles, et ce, autant des côtés municipal, provincial que fédéral. Le réseau routier et le système de transport lavallois doivent aussi être mieux développés pour permettre aux employés d’avoir accès aisément à leur travail. Si on veut donner le goût aux travailleurs de s’installer et de rester à Laval, on doit leur éviter les bouchons de circulation quotidiens. À l’heure où on se parle, la multinationale Amazone considère Laval pour implanter son 2e siège social en Amérique du Nord. Parmi ses critères, on retrouve justement la qualité de vie, la mobilité et l’accès à la main d’œuvre.

Jean-Claude Gobé : Selon les plus récentes statistiques, plus du quart des emplois dans le secteur de la fabrication de biens a été perdu à Laval. On assiste à une véritable hémorragie qui profite aux autres villes de la couronne nord. Cela s’explique par un manque d’attractivité et de dynamisme de la Ville pour les retenir. Démanteler Laval Technopole fut une erreur. Ce n’est pas le rôle des fonctionnaires de la Ville de faire du développement économique. En collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie de Laval (CCIL) et le milieu des affaires, je compte remettre sur pied un organisme qui aura carte blanche pour foncer et innover, et qui s’occupera de l‘aide et de la rétention de nos entreprises.

Alain Lecompte : La division économique est bien en place à la Ville, mais ce ne sont pas aux fonctionnaires de faire le travail des entrepreneurs. C’est la CCIL qui doit être la première interlocutrice auprès des entreprises. C’est à elle de nous proposer les solutions que les patrons aimeraient voir mettre en place. La CCIL représente un formidable porte-parole de la vision économique de Laval.

Nicolas Lemire : Je vais peut-être m’éloigner ici de l’économie, mais pour bien accompagner les entreprises, il faut leur offrir un bon environnement municipal. C’est-à-dire, une ville plus attrayante, tant au niveau de l’urbanisme que du transport et de l’environnement.

Michel Trottier : Il faut d’abord s’assurer de garder nos entreprises à Laval. Pour ce faire, il faut instaurer des mesures fiscales qui leur sont favorables, comme des subventions à l’innovation. Il faut aussi voir ça dans un contexte d’économie globale. Laval est située dans la région métropolitaine. Les entreprises ne doivent donc pas s’y développer en vase clos. Il ne faut pas oublier non plus que 86 % de nos emplois se trouvent dans le service tertiaire, donc dans les PME. C’est d’autant plus important de les supporter. Autre défi : leur faire de la place dans nos parcs industriels. Enfin, on doit offrir des programmes de mentorat, des ressources up to date… Nos entreprises doivent être à la fine pointe, compétitives à l’international, au 21e siècle !

3) Le développement durable est aujourd’hui indissociable du développement économique des grandes villes. Quelle est votre vision du développement économique dans une optique de développement durable ?

Sonia Baudelot : Notre programme vise une réduction de 70 % des gaz à effet de serre d’ici 2040. Oui, je sais, c’est ambitieux ! Une façon d’y arriver est de réduire les taxes pour les compagnies qui sont certifiées LEED. Nous devons aussi favoriser les grappes industrielles, regrouper les industries par secteur, développer le transport en commun, encourager l’utilisation de la voiture électrique.

Marc Demers : La première chose que Laval devait s’imposer, c’était de créer un plan d’aménagement. Ce que nous avons fait. Nous nous sommes aussi donner une vision : urbaine de nature. Ce que les entreprises et les gens d’affaires ont maintenant besoin, ce sont de règles claires de développement. Aussi, lorsqu’un projet est soumis à la Ville, il faut y répondre le plus vite possible, tout en exigeant des standards pour les nouveaux immeubles, une qualité d’environnement, des arbres, des objectifs de reboisement…

Jean-Claude Gobé : Excellente question ! Tout dépend des types d’entreprises. Certaines sont plus polluantes, d’autres plus vertes. Donc, il ne faut pas appliquer une solution unique. Il faut plutôt agir de manière sectorielle, rencontrer les patrons, regarder avec eux ce qui peut être fait et dans quels échéanciers afin de ne pas handicaper leur rentabilité. Je dirais donc que oui, il faut agir, mais de façon prudente et responsable.

Alain Lecompte : Le développement durable, ça ne touche pas seulement les entreprises, cela concerne tout le monde. La gestion des déchets, le recyclage, le respect de l’environnement… tous les citoyens doivent y participer. Aussi, lorsqu’un commerce ou une entreprise s’installe et se développe à Laval, cela doit être fait de la façon la plus verte possible. Un bon moyen est de rendre obligatoire les plantations d’arbres, l’installation de gazon, l’aménagement de toits verts… Tout cela aide à lutter contre les îlots de chaleur. 

Nicolas Lemire : En matière de développement durable, il faut se doter d’une vision globale. Mais de façon plus spécifique, Laval devrait obliger ses entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, à avoir une certification LEED. D’autres incitatifs, comme la collecte de l’eau de pluie et l’installation de toits verts, pourraient également être mis de l’avant, tout comme l’obligation d’installer des bornes de recharge pour les employés qui utilisent la voiture électrique. Comme vous le constatez, l’environnement me tient particulièrement à cœur!

Michel Trottier : Je suis un adepte de l’économie circulaire. Même si cela est difficile à mettre en place, il faut exploiter la proximité des entreprises entre elles, leurs ressources respectives afin qu’elles en viennent à s’autosuffire dans un rayon donné. Dans le concept de développement durable, il y a aussi toute la question de la mobilité. Le gros problème de main d’œuvre actuellement à Laval, c’est que les travailleurs potentiels ne peuvent pas y venir. L’économie de partage, le transport collectif… Laval doit innover à ce niveau-là.

4) Près de 20 000 personnes travaillent dans le commerce de détail à Laval. Avec ses quelque 1 300 boutiques, épiceries fines, bijouteries, magasins de toutes sortes… Laval représente une véritable « Mecque du commerce de détail » au Québec. Or, avec la popularité du commerce en ligne, ces commerçants n’ont plus le choix que d’innover pour assurer leur survie. Que comptez-vous faire pour aider ces commerces à affronter ce défi de taille ?

Sonia Baudelot : Plusieurs solutions sont envisageables ! Entre autres, lancer des campagnes de publicité pour propulser l’achat local, créer des applications pour faire connaître davantage la panoplie de boutiques et magasins qu’on retrouve à Laval, revitaliser les commerces, offrir des crédits de taxes pour les consommateurs qui achètent des produits locaux… Bref, il faut donner le goût aux consommateurs d’acheter à Laval !

Marc Demers : Nous avons déjà mis sur pied une table de réflexion avec l’ensemble de nos commerçants pour évaluer les impacts du commerce en ligne et voir comment on peut innover en la matière. Laval s’inspire de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Nous accompagnerons les commerces qui ont besoin de ressources. On travaille de plus en plus avec les gens du milieu.

Jean-Claude Gobé : À Laval, on a tendance à concentrer les espaces commerciaux dans des zones bien délimitées. Il faut inciter les commerçants à se réapproprier les quartiers, se rapprocher physiquement de la clientèle. Une taxation plus avantageuse, une réglementation plus souple constitueraient de bons incitatifs. Il faut redonner envie aux Lavallois de déambuler à pied dans les quartiers pour faire leur magasinage.

Alain Lecompte : Il faut abaisser le taux de taxation pour les commerçants, de façon à leur donner de l’oxygène, pour qu’ils puissent développer davantage leur commerce, le rénover, le rendre plus attrayant pour les consommateurs.

Nicolas Lemire : Laval doit repenser sa façon de faire du commerce de détail. Plusieurs de nos commerces sont regroupés dans des grands centres commerciaux. Or, certains de ces centres sont situés dans des endroits plus isolés du centre-ville, moins accessibles. Je pense par exemple aux Galeries Laval où des magasins éprouvent justement des difficultés financières. On pourrait aider ces commerçants à se relocaliser dans des locaux plus attrayants et plus près des transports en commun. Une autre avenue serait de revitaliser les quartiers où se trouvent ces centres commerciaux afin d’en faire des milieux de vie davantage intéressants.

Michel Trottier : En développant les concepts de commerce de proximité, d’achat local.  Nous avons la chance d’avoir à Laval des commerces variés et de très haute de gamme. Pourtant, on n’encourage pas les consommateurs à acheter chez nous. Offrir des rabais, des avantages de toutes sortes… il faut développer le réflexe d’acheter dans le quartier.

5) À l’heure où les villes rivalisent d’imagination pour attirer les jeunes et la nouvelle économie, comment rendre Laval attirante pour cette nouvelle génération d’entrepreneurs ? Comment comptez-vous soutenir les start-up ?

Sonia Baudelot : Laval regorge de vieux quartiers, comme Saint-Vincent de Paul, dont les résidences revêtent un caractère patrimonial. Or, certaines sont abandonnées. Tout en conservant leur cachet historique, ces maisons pourraient être aménagées en espace de co-working pour accueillir des jeunes à la recherche d’un endroit pour démarrer leur petite entreprise. J’aimerais aussi mettre sur pied à Laval un centre de recherche numérique afin d’encourager les étudiants dans le domaine à venir s’installer chez nous. Je pense aussi au transport. On doit inciter nos entreprises à s’entendre avec la STL pour offrir des tarifs réduits pour les employés. Et pourquoi pas une nouvelle application qui informerait les jeunes en temps réel sur les trajets et horaires d’autobus ?

Marc Demers : Ça commence par attirer des maisons d’enseignement, des universités afin d’assurer la présence d’étudiants sur notre territoire. Souvent, les jeunes développent et conservent des racines dans les quartiers où ils ont étudié. Donc, on veut créer un concept de quartier-campus dans les secteurs du centre-ville et de l’Espace Montmorency dans lesquels nous allons justement implanter des incubateurs d’entreprises. Un peu à l’image de ce que Laval a fait il y a plus de 20 ans dans le domaine pharmaceutique, qui est par la suite devenu très prospère. Il faut aussi développer des espaces de co-working. Le local qu’on a inauguré au 1200 boulevard Saint-Martin permettra justement à de jeunes créateurs de s’y installer et de bénéficier d’équipements ultramodernes. Il faut aussi mettre sur pied d’autres programmes de mentorat, comme OSEntreprendre qui est déjà en place. 

Jean-Claude Gobé : On dit que Laval, c’est la ville de l’avenir. Moi je veux que Laval soit la ville des start-up ! La clé, ce sont donc les incubateurs d’entreprises. Il faut aménager des locaux à l’intention des jeunes entrepreneurs. Des espaces pas trop chers qui les inciteront à venir s’installer chez nous. Et pour ça, il faut créer des partenariats avec les établissements d’enseignement, aller chercher notre part dans les programmes gouvernementaux, attirer les gens de l’immigration. Au Québec, on a cette chance d’avoir des jeunes brillants, décomplexés, dynamiques. Il faut les attirer, en profiter.

Alain Lecompte : En créant des fonds d’investissement locaux à l’intention des jeunes promoteurs et en développant davantage les programmes d’aide financière au démarrage qui existent déjà. On va continuer à encourager ça.  Aussi, au niveau du transport, l’axe est-ouest est actuellement très défavorisé. Il faut le développer davantage.

Nicolas Lemire : Il faut créer des incitatifs financiers visant justement à favoriser les startups locales. Mais ce que j’aimerais d’abord, c’est créer un organisme dédié spécifiquement à l’économie lavalloise, comme l’ancien Laval Technopole, afin que les jeunes entrepreneurs puissent avoir un accès direct à la ville. Cela étant dit, on sait que la nouvelle génération utilise davantage le transport en commun, alors que Laval, elle, est plutôt développée autour de l’automobile. Il faut donc tout repenser le transport et oser avec des initiatives majeures. À ce chapitre, mon programme prévoit justement le développement d’un réseau de monorail, train léger ou tramway qui desservirait les différents pôles de la ville.

Michel Trottier : J’aimerais offrir la carte d’autobus gratuite à tous les étudiants à compter du 6 novembre. Ce serait une bonne façon, à mon avis, de renverser la tendance qu’ont les jeunes à acheter une auto quand ils entrent au cégep. Je pense aussi à la création d’incubateurs d’entreprises, de locaux en partage, de programmes de mentorats… Il faut créer une sorte de Silicone Vallee à Laval, un endroit hot qui donne envie aux jeunes de venir s’y établir. 

6) La région de Montréal est en pleine transformation alors que de grands projets structurants sont en chantier (le nouveau Pont Champlain, l’échangeur Turcot, éventuellement le REM…). De prime abord, ces projets représentent des solutions à des problématiques purement métropolitaines. Comment, selon vous, Laval peut récolter des retombées positives de ces projets porteurs?

Sonia Baudelot : En fait, la première question qui me vient en tête quand j’y pense, c’est : pourquoi les entreprises lavalloises n’ont pas décroché leur part du gâteau dans ces grands chantiers ? Cela étant dit, ces projets structurants devraient nous inspirer pour développer davantage notre réseau routier lavallois. Par exemple, terminer l’autoroute 19 vers le nord de façon à réduire les congestions routières sur d’autres artères comme la 13, la 440, la 15.

Marc Demers : D’abord, il ne faut pas oublier que des Lavallois travaillent sur ces chantiers. Ils sont donc créateurs d’emploi pour notre région. L’autre aspect positif, c’est qu’à long terme, cela va améliorer la fluidité de la circulation et le transport de marchandises dans la grande région métropolitaine. Ce qui est susceptible d’attirer de nouvelles entreprises à Laval. Comme on trouve déjà à Laval une main-d’œuvre d’excellente qualité et disponible, ça va être un atout pour nous.

Jean-Claude Gobé : Il faut se le dire : à Laval, on a manqué le bateau avec le REM ! La station qui sera construite à l’île Bigras va attirer des milliers de voitures, entraîner des congestions… Il aurait fallu étudier la possibilité que le REM puisse desservir davantage le territoire lavallois. Malgré tout, bien sûr, il y aura toujours des retombées naturelles. Faudra voir : Laval va-t-elle rester une ville-dortoir, de banlieue ? Chose certaine, c’est à nous de développer notre réseau est-ouest.

Alain Lecompte : Comme le tracé du REM se déploiera à l’ouest de Laval, on espère qu’une fois en opération, il contribuera à désengorger certains axes routiers lavallois, comme le boulevard Arthur Sauvé et l’autoroute 440. Pour les résidents et commerçants de ces secteurs, il y aura là un impact positif. Aussi, les travaux de l’échangeur Turcot s’échelonneront sur tellement d’années, qu’avec le temps, les automobilistes montréalais en auront assez d’être pris dans les bouchons et penseront à déménager à Laval !

Nicolas Lemire : Laval doit se faire entendre lorsque vient le temps de décider de ces grands projets. Prenez, par exemple, le REM : une fois complété, il représentera un plus uniquement pour le quartier Ste-Dorothée. La ville doit avoir voix au chapitre à la nouvelle ARTM (l’Autorité régionale de transport métropolitain). Pour le moment, un peu tout y est centralisé. Il faut amener une vision lavalloise à l’échelle métropolitaine.

Michel Trottier : Le REM va passer dans l’ouest de Laval. Ce qui se traduira par une ouverture pour notre ville sur la région métropolitaine, mais aussi, l’inverse. Pensez-y, avec le REM, un Lavallois pourra partir de Deux-Montagnes le dimanche matin avec son vélo et aller passer la journée au mont Saint-Hilaire sur la Rive-Sud. Le REM nous permettra aussi de nous rendre jusqu’à l’aéroport Montréal-Trudeau. Économiquement, cela a une valeur. Cela dit, notre défi reste le développement d’un réseau de transport collectif efficace et rapide d’est en ouest.

7) Si vous êtes élu maire (ou mairesse) de Laval le 5 novembre, quel est le tout premier  dossier économique auquel vous souhaitez vous attaquer au lendemain de votre élection, le 6 novembre ?

Sonia Baudelot : En fait, j’en ai deux ! Je compte d’abord m’attaquer au dossier du gel des taxes, incluant pour la première année de mon mandat une réduction de 1,6 % des impôts fonciers pour tous les Lavallois. Ensuite, je compte rendre le service Wi-Fi disponible partout dans les parcs, les autobus et le plus grand nombre d’endroits possibles en ville.

Marc Demers : Ce sera de poursuivre ce qu’on a déjà entrepris ! Il y a à Laval une synergie entre les gens d’affaires, la CCIL, le milieu du tourisme et de l’économie sociale. On va continuer dans ce sens-là, tout en favorisant l’entrepreneuriat et l’innovation. Les Lavallois sont satisfaits de cette direction. On va les faire participer à la réflexion.

Jean-Claude Gobé : Je baisse les taxes foncières de 3 %. Dans la première année de mon mandat, j’entreprends aussi une révision complète de tous les programmes et services municipaux dans deux buts bien précis : alléger la bureaucratie qui empoisonne la vie des citoyens et des entreprises de Laval, et dégager une marge de manœuvre qui permettra à la Ville de maintenir un gel des taxes pour les trois années suivantes.

Alain Lecompte : Je vais mettre le nez dans le budget de la Ville, décider des investissements qui seront mis de l’avant et de ceux qui seront stoppés. Prenez par exemple l’usine de biométhanisation (au coût de 92 millions de dollars), il faut voir quelle somme il faut accorder à ce projet, jusqu’à quelle hauteur il faut investir. Pour ce qui est de la promesse d’une grande bibliothèque, il faut s’assurer au préalable que les Lavallois en veulent vraiment. Je compte appliquer le principe de saine gestion des finances municipales.

Nicolas Lemire : Je compte lancer immédiatement les études de faisabilité du projet de réseau de monorail, train léger ou tramway. À terme, je souhaite que Laval soit desservie par 5 lignes de ce vaste réseau de transport en commun.

Michel Trottier : Faire de Laval la Silicone Vallee de la région métropolitaine, mais, pour ce faire, il faudra sortir de notre créneau municipal, élargir nos horizons. Je veux créer un comité des sages, un genre de laboratoire d’idées avec des gens qui sont au top de l’économie. Ça va trop vite aujourd’hui pour se priver des entrepreneurs québécois qui sont en train de changer le monde. Je pense, par exemple, à un Alexandre Taillefer qui pourrait venir s’asseoir avec nous, nous donner des idées pour se développer.

8) Quelle est, pour vous, la plus grande fierté économique de Laval ?

Sonia Baudelot : J’ai grandi à Laval, dans le quartier Chomedy. À l’époque, déambuler dans les quartiers, c’était se promener dans des champs. Aujourd’hui, tous ces quartiers se sont développés, sont devenus résidentiels… Ça me donne espoir que mes enfants vont pouvoir grandir à Laval, étudier à Laval, se trouver du travail à Laval… J’ai donc confiance que mes enfants pourront vivre, s’épanouir, rayonner à Laval. Cela me donne aussi espoir que les familles voient tout le potentiel et les avantages à vivre chez nous.

Marc Demers : Tout ce qui a été mis en place, notre nouvelle façon de faire ! Laval a remporté récemment le premier prix d’excellence de l’Institut d’administration publique du Canada pour sa gestion innovatrice. Imaginez… c’est seulement la deuxième fois en 69 ans qu’une municipalité canadienne remporte ce prix. Laval peut aussi se vanter d’avoir la meilleure cote de crédit au Québec et le meilleur potentiel de croissance au cours des prochaines années, selon des économistes du Mouvement Desjardins. Ce n’est pas rien !

Jean-Claude Gobé : Avec les statistiques dont je vous parlais tout à l’heure, quand je vois les commerces barricadés, l’état de dégradation des quartiers, de la chaussée, des trottoirs… Ce n’est pas si rigolo que ça ! Reste que cela me rend fier qu’on ait su conserver nos terres agricoles. J’aimerais créer des partenariats avec l’Université McGill et le Centre de recherche et de développement de Saint-Hyacinthe, afin de faire de Laval un centre d’excellence en matière agroalimentaire. Il faut moderniser la culture des fruits et les légumes, l’alimentation. J’aimerais que Laval devienne le garde-manger des Lavallois et de la région métropolitaine. Il y a là un immense potentiel qui ne doit pas être anéanti par le développement immobilier.

Alain Lecompte : J’aime bien le Cosmodôme. C’est un endroit unique qui est sous-estimé. Il s’agit d’un très beau musée qui attire beaucoup de jeunes. Je suis également fier que Laval soit une ville économiquement en santé. Cela nous permet d’aller de l’avant avec de beaux projets.

Nicolas Lemire : Je suis particulièrement fier du fait que Laval est une ville ambitieuse! Les Lavallois ont de l’ambition, les gens d’affaires ont de l’ambition, les différents partenaires aussi. Quand on dit : « Laval, la ville de l’avenir », c’est vrai! Laval a toujours regardé vers l’avant, vers le futur. C’est cette ambition qui va nous permettre de continuer à nous développer, à améliorer notre qualité de vie pour, en fin de compte, entrer vraiment dans le 21e siècle!

Michel Trottier : Ma grande fierté, ce sont nos parcs industriels. Ils ont longtemps été le fer de lance, à l’avant-garde, du développement dans la région métropolitaine. Notre défi maintenant à Laval, c’est justement de redevenir cette ville créative qui saisit les opportunités.

MODE D’EMPLOI
Élections municipales

Date : Dimanche 5 novembre 2017
Heure : De 10 h à 20 h
Vote par anticipation : 29 octobre
Débat électoral CCIL (économie) : 16 octobre

UNE ENTREPRISE = UN VOTE

Vous pouvez voter si en date du 1er septembre 2016, vous êtes le propriétaire d’un immeuble ou l’occupant d’un établissement d’entreprise situé à Laval.

L’électeur non domicilié à Laval, mais propriétaire d’un immeuble ou occupant d’un établissement d’entreprise sur le territoire doit transmettre un écrit signé à la municipalité demandant d’ajouter son nom à la liste électorale.

Les personnes copropriétaires d’un immeuble ou cooccupantes d’un établissement d’entreprise doivent désigner parmi elles, par une procuration transmise à la municipalité, une seule personne à inscrire sur la liste électorale.

Attention toutefois : être citoyen de Laval, puis propriétaire d’un immeuble ou d’une entreprise à Laval ne vous permet pas de multiplier votre droit de vote ! On peut seulement être inscrit une fois sur la liste électorale d’une municipalité.

 

4 heures pour voter

Les bureaux de vote seront ouverts de 10 h à 20 h. Vous devez vous assurer que vos employés ont au moins 4 heures consécutives pendant l’ouverture des bureaux de vote pour aller voter. Cette période n’inclut pas le temps normalement accordé pour les repas. Si un employé ne dispose pas de ce temps à cause de ses heures de travail, l’employeur doit lui accorder une période de congé sans réduire son salaire.

Pour exercer son droit de vote, il faut présenter l’une de ces pièces d’identité avec photo :

  • Permis de conduire,
  • Carte d’assurance maladie,
  • Passeport canadien,
  • Certificat de statut d’Indien,
  • Carte d’identité des Forces canadiennes.