Par Stéphanie Robillard-Sarganis

Au moins une fois par mois, mes collègues et moi prenons une petite pause de notre boîte à dîner pour découvrir les restaurants du coin. Nous alternons entre la salle à manger et la livraison au travail tout dépendamment du temps que nous avons. Pour la dernière fois avant les vacances, nous avons été plus qu’à l’habitude à nous laissé tenter par un repas livré au boulot. J’avais la lourde tâche de prendre la commande de chacune et de m’assurer de ne pas me tromper entre extra fromage et sans fromage pantoute. Bref, c’est en sueur et le cerveau bien plein que j’ai téléphoné au resto pour y énumérer les différents menus désirés en mettant davantage l’accent sur les « avec » et les « sans ».

Bien évidemment, une fois le livreur arrivé à bon port, nous avons pu constater l’ampleur des dommages. En fait, la grande majorité de la commande était erronée. Étant compréhensives et de bonne foi, nous n’avons pas tirer sur le messager mais avons plutôt tenter de dialoguer pour trouver une solution. Hélas, le contact ne se faisait pas. Ma collègue, avec sa plus grande diplomatie, travaillait fort pour se faire comprendre en vain. Impossible de communiquer notre mécontentement, ni en français, ni en anglais. Nous étions franchement désolées par toute la situation. L’employé décodait bien notre non-verbal mais sans plus.

Suite à son départ, nous ne pouvions laisser passer cet événement. Ma collègue a donc retéléphoné à l’entreprise afin de signaler l’incident en question en plus d’expliquer l’impuissance que nous avions puisque nous n’étions pas en mesure de dialoguer avec le livreur. Tout le monde était mal à l’aise dans cette situation et personne n’est sorti vainqueur. Nous sommes restés prises avec nos dîners mélangés et l’homme qui ne comprenait pas pourquoi nous étions si en colères a dû nous prendre pour des moyennes frustrées. Nous avons fait part de notre insatisfaction à la gérante qui nous a assurées que la situation serait corrigée dans un avenir rapproché. L’employé n’est pas à blâmer, tous et chacun ont besoin d’un travail déclaré pour s’assurer d’une certaine qualité de vie. Cependant, il est primordial, qu’en tant que société, nous puissions mettre la francisation dans nos priorités afin que la langue ne soit jamais un obstacle mais plutôt une force pour nous allier.

 

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