Le 5 novembre prochain, ce sera le moment de s’exprimer afin de choisir les gens qui nous représenteront au sein de notre municipalité. Comme citoyen, comme employeur de la région, c’est le temps de s’exprimer et de choisir ceux et celles qui mèneront la destinée de Laval pour les quatre prochaines années.
L’adoption du projet de loi 122 accorde encore plus de responsabilités à nos élus municipaux. Ce projet de loi vise à reconnaître, comme le dit son titre, les municipalités comme des gouvernements de proximité, à augmenter leur autonomie et leurs pouvoirs. Nos élus auront encore plus de pain sur la planche, particulièrement en matière de développement économique.
En contrepartie, notre travail en tant qu’électeur sera de pointer son nez le jour du vote. Je me souviens du temps où j’étais engagé activement en politique. Chaque période électorale était l’occasion d’aller à la rencontre des électeurs. Le porte-à-porte, si essentiel pour le pointage de nos supporteurs, était aussi un moment privilégié pour prendre le pouls de la population.
Évidemment, d’une porte à l’autre, tous n’étaient pas en accord avec ma formation politique. Ce qui est normal et même souhaitable. Une démocratie en santé s’exprime par la pluralité des points de vue et par notre capacité à l’exprimer. D’ailleurs, chaque fois que je rencontrais des électeurs désabusés, qui me disaient que c’était du pareil au même ou que ça ne valait pas la peine d’aller voter, je répondais systématiquement qu’il fallait se déplacer. J’ajoutais même que, si aucune offre politique ne faisait leur affaire, ils devaient se présenter et faire un bonhomme sourire sur leur bulletin de vote pour indiquer leur insatisfaction. Et je concluais en disant que des gens se battaient encore aujourd’hui pour avoir ce droit. C’est une richesse qui, malheureusement, n’est pas accessible à tous les citoyens du monde.
Toutes ces conversations me sont revenues en tête, il y a quelques jours, lors du scrutin en Catalogne. Les images qui nous sont venues d’Espagne ont bouleversé tous ceux et celles qui croient que la démocratie est fondamentale. Une vieille dame se rendant voter avec une marchette sous les applaudissements, des policiers locaux pleurant tout en protégeant les électeurs contre la police espagnole. Ces gestes de bravoure et la réaction du peuple catalan, sans égard à leur option politique, ont été exemplaires. Tous se sont unis pour réaffirmer leur droit de s’exprimer.
Chez nous, le vote se fait sans contrainte. Peu importe nos options politiques, nous savons que trois référendums ont eu lieu au Québec. À trois reprises, les Québécois se sont exprimés. Un des résultats a même divisé pratiquement de moitié la population. Jamais, il n’y a eu la moindre violence.
Alors, la question qui se pose est pourquoi ne pas le faire ? Soyons solidaires de tous ceux et celles qui ne peuvent pas s’exprimer démocratiquement et exprimons-nous le 5 novembre prochain. Le taux de participation aux élections municipales pourrait être un message d’espoir à tous ceux et celles qui croient en cette si fragile démocratie. La prendre pour acquis serait une erreur.